Familypso : évaluation de l’impact du psoriasis sur les conjoints - 18/11/23
Résumé |
Introduction |
Le psoriasis est une maladie chronique engendrant un stress, une morbidité élevée et une altération de la qualité de vie (QDV) des patients. Peu d’études se sont intéressées à évaluer son impact secondaire sur la vie des partenaires des patients atteints de psoriasis.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle, analytique et rétrospective portant sur les patients suivis pour psoriasis au sein de notre formation entre juin 2014 et décembre 2022. Nous avons analysé les caractéristiques démographiques, la gravité du psoriasis (PASI), l’ancienneté, le retentissement de la maladie sur la QDV des patients (DLQI) et le retentissement de la maladie sur la QDV des conjoints (Familypso). Les données ont été analysées par le SPSS vs 21.0. L’étude de corrélation a été réalisée à l’aide du coefficient de Pearson. Un seuil de p < 0,05 a été considéré comme significatif.
Résultats |
Nous avons recruté 134 patients ; 83 conjoints ont rempli le questionnaire. Nous avons noté une prédominance féminine avec un ratio F/H de 1:2. L’âge moyen était de 51,2 ans pour les conjoints des femmes psoriasiques et 46,7 ans pour les conjoints d’hommes psoriasiques. La durée moyenne d’évolution du psoriasis était de 9,5 ans. Dans l’ensemble, 44,6 % des patients souffraient de psoriasis modéré à sévère et 31,3 % des patients déclaraient avoir un retentissement important sur la QDV. Le retentissement du psoriasis sur la vie sociale a été noté chez 57,9 % des épouses et chez 35,5 % des époux. Cette différence est très significative (r=0,512 ; p<0,001). Une corrélation positive forte et très significative entre le retentissement sur la vie sociale et la sévérité de la maladie a été trouvée (r=0,526 ; p<0,001). L’altération psychique du psoriasis sur les conjoints est significativement plus importante chez les maris que chez les femmes (r=0,276 ; p<0,004). La QDV des patients et la sévérité du psoriasis étaient corrélées positivement et significativement à l’état psychique du partenaire (r=0,428 ; p<0,001, r=0,425 ; p<0,001, respectivement). Cinquante-quatre pour cent des sujets masculins ont déclaré que le psoriasis de leurs partenaires avait un impact négatif sur leur vie sexuelle, par rapport à 34,2 % des femmes. Cet impact négatif était plus fréquemment rapporté par les partenaires de patients souffrant de psoriasis modéré à sévère (r=0,371 ; p < 0,01). Il n’y avait pas de relation entre l’âge du patient, la durée du psoriasis et l’impact sur la vie sexuelle. L’empathie était déclarée par 67,5 % des partenaires avec 57,7 % des maris, et 78,9 % des épouses. Une corrélation positive et statistiquement significative a été identifiée entre le sentiment d’empathie et l’ancienneté du psoriasis (r=0,274 ; p<0,05), la sévérité (r=0,249 ; p<0,05) et la QDV des patients (r=0,231 ; p<0,05).
Discussion |
Sur la base de nos résultats, les conjoints des patients ayant un psoriasis modéré à sévère avaient plus d’altération de la QDV selon le Familypso, et le retentissement psychologique, sur la vie sociale et sexuelle étaient jugés important pour la majorité des conjoints, rejoignant les données de la littérature. La prévalence des sentiments d’empathie était également importante dans notre série chez les partenaires des patients psoriasiques, mettant en évidence leur rôle primordial de soutien psychologique.
Conclusion |
La prise en compte du retentissement du psoriasis sur les conjoints par les dermatologues et les psychiatres pourrait améliorer la gestion de la maladie et son traitement.
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Vol 3 - N° 8S1
P. A309-A310 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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